LA TUMULTUEUSE NAISSANCE DE LA F.F.M.

Pourquoi, insérer, me direz-vous, la « Fédé » dans nos pages ?
Eh bien en lisant ces lignes vous apprendrez, que ce sont les clubs qui ont souhaité se fédérer !
Cette F.F.M., on la connaît forcément de loin ou de près… Alors, comment s’est-elle façonnée ?

À la fin du 19ᵉ siècle et au début du 20ᵉ, il existait une "caste" nommée Automobile Club de France, (A.C.F.). Cette instance « quasi nobiliaire » n’était accessible qu’à un cercle très restreint de personnes riches. Très tôt, cette assemblée organisa des courses sur routes, comme Paris-Dieppe, Paris-Berlin, Paris-Nice, etc.
Devant l’essor pris par la « bicyclette à moteur » et, en concomitance avec le déclin des tricycles et cyclecars, l’A.C.F. accepta d’inscrire à leurs manifestations les utilisateurs de cycles à moteur. En réalité, cette permission ne fut octroyée que dans l’intention de réguler et de superviser cette activité, qui, de fait, se retrouva assujettie à la délégation sportive de l’A.C.F. !
À la suite de cette initiative, les motocyclistes ambitionnèrent des critériums qui leur seraient réservés. Ainsi des clubs se constituèrent, dès l'année 1903, tels le Motocycle Club de France (M.C.F.) ou le Motocycle Club de Marseille (M.C.M.), sauf qu'ils ne pouvaient rien orchestrer sans le bon vouloir de l’A.C.F..
Ce qui devait arriver, arriva ! Certains clubs refusèrent cette domination, à l’instar du M.C.F.. En revanche, d’autres clubs, proches des constructeurs de motocycles, acceptèrent cette vassalité, comme l’Autocycle Club de France (A.C.F.) ou le Touring Motocycle de France (T.M.F.). Nous étions alors au début des années 1910 et cette révolte déboucha sur la constitution de la Fédération Motocycliste de France (F.M.F.).
Contre toute attente, après de mystérieuses tractations et d’énigmatiques compromis -appelés « lobbying » de nos jours- cette toute jeune F.M.F. se soumit à la prépondérance de l’A.C.F. sur toute pratique des sports mécaniques. Nous sommes en 1913, pourparlers, menaces, marchandages, tractations finirent d’engloutir la F.M.F. qui devint l’Union Motocycliste de France (U.M.F.), toujours placée sous l’autorité de l’A.C.F..
Les relations entre clubs et U.M.F. se dégradèrent au fil de cette décennie, notamment face à l’autorité démesurée du comité de direction de l’U.M.F.. Des résiliations d’adhésions apparurent dès la fin des années 1920. Nous étions dans une ère de réclamations, d’avertissements, de suspensions et même de procès ! En 1928, ce fut le président de la Commission sportive de l’A.C.F. qui fut nommé président de l’U.M.F.. En 1931, on nota l’apparition de ligues régionales qui remplacèrent les clubs chefs de zone. Au milieu des années 1930, on aurait presque pu parler de clubs « pirates », avec la Fédération Motocycliste de l’Est ou l’Amicale Motocycliste de France qui luttaient contre l’U.M.F..

C’est en plein conflit de la Seconde Guerre mondiale que se dessina l’acronyme F.F.M. dans des délibérés de l’U.M.F. ! À vrai dire, ce ne sera qu’en 1945 que l’U.M.F. deviendra officiellement la Fédération Française de Motocyclisme, mais toujours sous le joug de l’A.C.F. qui restait majoritaire au Comité de direction !
En 1955, celle que nous avons connu sous le diminutif de « Fédé », se libérera définitivement de son asservissement à l’A.C.F., sous la demande pressante du Ministère de l’Intérieur.

mes sources :
– Panorama administratif de la F.F.M. de 1913 à 1992, par Paul Sperat-Czar.
– archives personnelles de Josy et François Jolly
par Antoine | 2020
Commentaire
• de Fanfan 26 | message 001 – 2017
Aussi, je comprends mieux aujourd'hui d'où vient l'autoritarisme de la FFM dont on a eu à subir les foudres surtout dans les années 70. Résultats la naissance des moto-clubs pirate, Plus de 200 encore en France aujourd'hui. Son autonomie a vu le jour grâce au Ministère de l'Intérieur à l'époque et je ne suis pas étonné qu'aujourd'hui elle est bien silencieuse pour préserver sa délégation ministérielle sur toutes les activités motocyclistes au détriment de la défense du motard pour laquelle le relais aurait du être pris par la Fédération française des motards en colère (FFMC) : la circulation inter-files le contrôle technique les vêtements rétroréfléchissants les infrastructures routières le bridage à 100 chevaux les interdictions de circuler en ville (ZCR, ZAPA, PAA…) le stationnement des 2 Roues Motorisées l'inflation sécuritaire (les règlements inutiles) le circuit Carole Éducation Routière de la Jeunesse (ERJ) etc. Laquelle FFMC, il y a plus de 30 ans, a vu le jour grâce à la mobilisation des motos clubs pirate, en grande partie, entre autre pour la suppression de la vignette moto.
Bonne soirée, amicalement, Francis
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